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Gourmandise et vilains défauts
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9 janvier 2007

Carine soigne sa déprime hivernale

L’été est loin, le ciel est gris et la nuit grignote petit à petit nos journées. La routine prend le pas sur nos folies estivales et le blues s’installe tout doucement dans nos esprits. Notre bonne amie n’échappe pas à cette baisse de forme générale et se laisse couler lentement mais sûrement vers un état (n’ayons pas peur de le nommer) légèrement dépressif. Le cœur s’emballe pour un rien et la panique envahit notre très chère amie. Le mal être prend définitivement le dessus sur l’optimisme habituel.

Il est temps de réagir ! Bien évidemment, on commence par éliminer toute cause physique. Et après avoir fait une cure de magnésium conseillée par son adorable pharmacien, Carine passe à l’étape supérieure : le cardiologue. Mademoiselle s’allonge donc beaucoup plus tôt qu’elle n’aurait cru (38 ans, seulement !) sur la table d’examen de ce spécialiste post-quinquas. Comme vous vous en doutez son petit cœur fonctionne à merveille, mais notre bon docteur prescrit quand même à notre amie, de quoi ralentir cet extraordinaire organe lors du coucher. Carine retourne donc chez son pharmacien préféré qui ne manque pas de lui poser la question délicate : « C’est les enfants qui vous stressent comme ça? » (Mais de quoi je me mêle, je t’en pose des questions ?). Malgré cela, fier de son intervention, il lui fournit les pilules magiques sur un air compatissant.

Une demi-heure avant de s’endormir, Carine en mauvaise élève, s’avale la moitié de la dose prescrite. On ne sait jamais, s’il y a des effets secondaires autant les limiter ! Dix minutes plus tard, le médicament commence à faire son effet et le cœur de notre chère Carine décélère considérablement. Ce qui a pour conséquence d’entraîner notre amie dans un état de stress intense, quelle communique évidemment à son très cher mari. Il est deux heures du matin et nous retrouvons notre charmant couple, lui assis dans le canapé complètement dépité, elle faisant les cent pas dans le salon. Il tente bien de lui expliquer l’inutilité de son acte : son cœur ne va pas s’arrêter, ce n’est pas nécessaire de déambuler comme cela. De plus il est extrêmement fatigué et aimerait bien aller se coucher. Mais notre amie, convaincue d’avoir avalé un poison mortel, continue son jogging, seule dans la pièce afin d’éliminer définitivement l’impact du médicament. Exténuée par son effort physique, Carine s’écroule dans son lit vers trois heures du matin ! (Flagrant l’efficacité des petites pilules !).

Première médication : complètement ratée.

Heureusement, Carine a de bonnes copines, pleines d’expériences. Et pour casser le cercle dans lequel notre pauvre amie s’est embringuée, elles lui conseillent d’adhérer au club très fermé des consommatrices de Lexomil. Après s’être fournie sous le manteau suffisamment pour quelques jours, via un réseau que nous ne dénoncerons pas, Carine réussit à obtenir une ordonnance.

Elle se présente à nouveau devant son célèbre pharmacien qui, bien évidemment, se permet une réflexion absolument charmante : « ça ne va pas mieux, on dirait ! » et cela, sous les coups d’œil curieux des clients alentours. Elle sourit très cordialement, répond très brièvement se jurant de choisir pour la prochaine fois, un nouvel interlocuteur. (Il ne faut pas exagérer quand même, on est pas chez le boucher ! un minimum d’intimité est à respecter, non ?).

Notre amie ressort la tête haute, bravant les regards inquisiteurs, son Lexomil fourré au fond du sac.

Il s’en suit une période assez calme durant laquelle Carine s’endort plus ou moins bien.

Deuxième médication : ambiguë !

Notre très chère amie décide, de prendre le taureau par les cornes et de s’adresser à un professionnel : un médecin !

Notre demoiselle, n’ayant pas de référant (et oui, elle n’a pas rempli les jolis petits papiers distribués par la sécurité sociale), elle pioche alors dans les pages jaunes. Ce qui l’amène chez un jeune praticien, au physique assez agréable à regarder, mais complètement à côté de la plaque ! Certainement grand consommateur de substances toxiques, il lui dépeint avec passion les vertus du cannabis sans pour autant lui en fournir : la visite s’avère donc être complètement inutile.

Cette première expérience ayant été assez désastreuse, Carine en conclue que : les pages jaunes, pour les médecins : c’est comme l’ANPE pour les nounous : il vaut mieux éviter !

Elle change donc de registre, et consulte l’acuponcteur réputé du quartier. Ce dernier, d’un âge avancé, l’examine avec attention. Suite à un coup d’oeil légèrement vicelard, il ne manque pas de la féliciter sur sa superbe poitrine tout en introduisant une à une des petites aiguilles à l’intérieur de son corps. Evidemment il y prend un certain plaisir, ce qui a pour effet de mettre notre amie particulièrement à l’aise ! Elle tente bien des sourires coincés mais le cœur n’y est pas et les minutes sont longues.

Ouf ! Elle quitte enfin le cabinet, chargée d’une ordonnance extrêmement complexe, basée sur l’absorption de centaines de petites granules à prendre à heure fixe. Notre cher docteur ne manque pas de lui refourguer sous le manteau des ampoules de Lithium au cas où elle ne trouverait pas le sommeil. (Gloups ! Mais le lithium, c’est pour les fous, non ?). Carine accepte très poliment ce cadeau mais s’empresse de s’en débarrasser. (Elle n’est pas prête à être internée, n’est ce pas ?). Inutile de vous préciser qu’elle n’a évidemment pas tenu compte de la prescription de cet énergumène.

Notre amie, déçue par ces deux précédentes visites, se sent alors légèrement abattue. Heureusement, une de ses proches connaissances, lui conseille un Excellent médecin en qui elle a toute confiance. Soit ! Au point où elle en est, elle serait prête à aller consulter un gourou Ivoirien !

Carine obtient un rendez vous rapidement. Le piston est très efficace dans le milieu médical, ce n’est pas à négliger. Elle se présente face à un homme d’âge mûr, assez sûr de lui. Après quelques minutes d’échanges verbaux, notre médecin expérimenté cerne le problème et conseille à notre chère amie une petite cure d’anti-dépresseurs (rien que ça !). Très léger, évidemment mais assortis d’une boîte d’anxiolytiques pour les effets secondaires. (Ah et c’est quoi les effets secondaires ?.... l’angoisse….. mais ce n’est pas cela justement que l’on cherche à soigner ?) (Sic !)

Bien entendu, il lui précise qu’il sera toujours temps de les remplacer si cela ne lui convenait pas. (Ah bon ! Il faut faire des essais en plus?)

Ok va pour les expériences alors !

Notre amie remercie son interlocuteur la boule au ventre, pas vraiment convaincue.

Enfin, même si elle est peu perturbée, Carine décide de suivre ces conseils.

Elle s’introduit dans une pharmacie, pour le coup complètement anonyme, afin de se procurer très discrètement ces nouvelles pilules.

Il est important de vous décrire l’approche du pharmacien dans un cas comme celui là.

Une jeune femme, le sourire aux lèvres s’approche et vous aborde sur un ton particulièrement mielleux. Tout en lui renvoyant votre plus joli sourire, vous lui fournissez votre ordonnance. A ce moment précis, le visage de notre agréable commerçante se fige, et la voix passe du mode joyeux au mode plaintif. Quand au regard, il évite au maximum de croiser le vôtre. Bref vous êtes une pestiférée que l’on plaint sincèrement !

Nous ne vous cacherons pas que Carine a beaucoup apprécié cette attitude. Finalement elle aurait mieux fait de retourner voir son pharmacien préféré, il ne l’aurait peut être pas épargné, mais au moins il n’aurait pas été hypocrite !

Enfin !

De retour chez elle, notre bonne amie ne peut s’empêcher de se ruer sur le net pour s’informer sur sa nouvelle médication. Erreur fatale ! C’est bien connu, il ne faut jamais, au grand jamais effectuer ce genre de recherches. C’est comme lire les indications médicamenteuses. Il n’y a rien de plus stressant que de consulter les effets indésirables. Nous sommes certains qu’au moins l’une d’entre vous, suite à une lecture assidue de la notice, a mis consciencieusement à la poubelle, la bouteille d’Advil destinée à l’un de ces chérubins.

Alors imaginez, les effets non souhaités d’un anti-dépresseur. La liste ne tient même pas sur une page !

Notre amie n’arrive pas à se convaincre et décide de planquer sur le frigo ces charmantes petites pilules.

Troisième médication : évincée !

Il ne lui reste plus qu’une solution : le psy !

Carine est légèrement perplexe quand à l’efficacité de ce spécialiste. Elle a bien deux, trois soucis qui lui tiennent à cœur mais de là, à s’épancher sur sa vie en socquettes et jupes plissées, il y a une sacrée marge.

Heureusement, ses bonnes copines la rassurent et lui expliquent qu’elle ne va pas dés la première séance raconter pourquoi elle s’est séparée de son doudou à l’âge tardif de 10 ans !

Seulement un psychiatre n’est pas aussi facile à choisir qu’un dermatologue (nous n’avons rien contre ces spécialistes bien sûr). Mais il y a plusieurs écoles : les freudiens, les analystes, les psychanalystes, etc, etc …Bref c’est un vrai marché.

De nouveau, grâce à une de ses proches (vous remarquez tout de même que Mademoiselle est très soutenue ), Carine obtient l’adresse d’un faiseur de miracles.

Elle prend donc rendez-vous (piston ou pas piston chez les psychiatres, il faut compter un bon mois d’attente) pour le 10 du mois suivant.

Carine se rend chez ce spécialiste dont on dit tant de bien avec une certaine appréhension.

Mais elle oublie ses réticences à la seconde même où elle pénètre dans son cabinet, car elle est accueillie chaleureusement par un très, très charmant praticien au sourire enjôleur et au physique particulièrement sexy. Elle se sent toute suite en confiance. Comme quoi la formule charme+diplôme est extrêmement efficace. De fait, son interlocuteur, après l’avoir écouté patiemment, la rassure et lui prévoit tout un programme de remise en forme : de la luminothérapie, du yoga, un rythme de sommeil à appliquer…etc etc, tout en évitant les médicaments. Carine est emballée ! Elle quitte ce magnifique immeuble parisien le sourire aux lèvres et allégée de plus de 100 € (tout de même !). 

Troisième médication : parfaitement réussie !

Alors vive la psychanalyse, la psychiatrie et autres médecines psychologiques !

Et bonne thérapie à vous toutes les filles!

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