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Gourmandise et vilains défauts
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9 janvier 2007

Carine, Minnie, Mickey, Dingo et les autres

Week-end particulier, Carine et sa famille hébergent pour ces deux jours la mère et la fille d’un ami proche, disparu trop brutalement.

La jeune demoiselle, 7 ans à peine, n’est pas au mieux de sa forme et les tentatives pour égayer sa journée restent vaines.

Carine décide donc d’employer les grands moyens. Elle susurre à l’oreille de cette charmante invitée, l’idée grandiose susceptible d’illuminer son regard.

Moins trois degrés dehors, un vent à vous glacer les os, quelques averses de neige : les conditions sont idéales pour rendre visite à notre maître à tous : Monsieur Mickey !

La poupée est aux anges, les autres enfants ravis (remarquez c’est un peu le but), et les parents, vous vous en doutez : beaucoup moins !

Mais comme il est hors de question d’affronter seul ces conditions extrêmes, Carine convainc un autre couple et leurs quatre enfants, de se joindre à cette randonnée lucrative. Après tout, vu la météo, le parc est certainement désert. Alors pourquoi ne pas en faire profiter d’autres adorables bambins ?

Avant de vous décrire le déroulement de cette fabuleuse journée, il est important de vous expliquer en quoi cette expédition est enrichissante.

En premier lieu : vous redécouvrez un aspect de votre mari dont vous aviez oublié l’existence. On a beau approché de la quarantaine, on reste toujours un grand enfant ! Cette petite étincelle que vous décelez au coin de ses yeux, lorsqu’il persuade l’un des mineurs, de se joindre à lui pour un tour de Space Mountain, est un véritable trésor. Ou cet air hagard, que vous lui découvrez lorsque assis sur son petit bateau, il dévisage en silence toutes ces merveilleuses poupées, est un recueil d’attendrissement. Croyez nous, cela nécessite le déplacement !

En second lieu, vous ne revenez jamais les mains vides.

Si c’est votre cas, vous seriez bien aimable de nous communiquer votre façon de procéder. Nous serons enchantés de l’adopter ! En tout cas, pour une majorité d’entre nous, le départ de ce lieu enchanteur est assorti de nombreux objets encombrants. Nous n’en citerons que quelques-uns : un sabre laser, une épée de pirates, un déguisement de princesse, un mousqueton ou encore un de ces merveilleux gadgets qui enchantent petits et grands. (Vous savez ceux qui font de la lumière lorsqu’on appuie sur le bouton).

Inutile de vous préciser que c’est le minimum syndical. Mais compte tenu de la température extérieure, il est très probable qu’à cette liste s’ajoutent une écharpe, un bonnet, une serviette, un parapluie ou des gants ! C’est certain, vu le nombre d’enfants, huit au total, il est difficile d’en sortir indemnes.

En dernier lieu (et cela, tout le monde le sait) : vous devenez pour une journée, la plus formidable des mamans !

Mais nous n’en sommes pas là !

Le samedi touche à sa fin et la décision est prise. Toute la joyeuse troupe se donne rendez vous, le lendemain matin vers neuf heures, à l’entrée de l’autoroute A4. On oublie la grasse matinée du dimanche et le brunch si apprécié de ces matinées hivernales. Il faut RENTABILISER!

De toute façon, les enfants surexcités d’avance par leur escapade à Fantasyland seront debout aux aurores. Et nous vous mettons au défit de faire patienter ces jeunes têtes blondes et brunes!

Soit : dimanche, dix heures, porte de Bercy, tout le monde est au poste (une heure de retard tout de même!). Les courageux se mettent en route. Jusqu’ici : tout va bien, le trafic est fluide. Ce qui conforte nos amis dans l’idée qu’ils sont bien les seuls fous à sortir de chez eux par ce temps !

Mais l’arrivée sur le parc est dense. Et Carine réalise quelle grave erreur de calcul elle a faite. Elle aurait dû consulter le calendrier. Les vacances scolaires se découpent en plusieurs zones, c’est bien connu ! Et il idiot de croire que Paris est le centre du monde. Les petits Lyonnais aussi, veulent aller voir Mickey ! Et nous ne vous parlons même pas des étrangers pour lesquels les billets ont été achetés à l’avance. Le temps, eux, ils s’en moquent pas mal.

Bref, nos chers amis, au fur et à mesure qu’ils progressent dans le parking, comprennent que la journée risque d’être particulièrement difficile.

Enfin, vous l’admettrez aisément, il est impossible de faire demi-tour.

On gare donc sa voiture, à la suite des autres, en suivant les indications d’un jeune homme aux oreilles rondes et noires.

Nous y voilà !

C’est parti pour le marathon !

Le monde afflue sur ces fameux tapis roulants, où l’on diffuse ce petit air entraînant.

Même si nous sommes certains qu’il est connu de vous tous, nous tenions à vous citer les premiers mots, afin que la suite de ce récit soit égayée par cette charmante mélodie. Alors, pour tout les initiés: « It’s a world of smile, it’s a world of tears……. ».

Normalement, il faut bien quelques heures avant qu’elle ne quitte vos esprits !

Bref, on assume, on chantonne et on s’engouffre dans cette marée humaine. Cependant, il est impératif d’établir un plan de sauvegarde.

On compte et recompte les enfants, chaque adulte ayant pour mission la surveillance d’un ou plusieurs de ces petits êtres. A qui, bien évidemment, on fait la leçon sur les dangers de s’éloigner trop rapidement de son tuteur désigné.

Tout le staff étant briefé, les vingt minutes de tapis roulant exécutés, il est temps de s’attaquer à l’achat des billets.

Notre chère amie, parfaitement éduquée, attend patiemment son tour. Mais un jeune homme au sourire indéniable se présente face à elle. Il lui chuchote quelques mots sous les regards curieux de son mari. Carine, comme nous le savons bien, étant incapable de résister à un sourire enjôleur, répond à son invitation et quitte la file pour le suivre à quelques mètres de là. Pourquoi a t-elle été choisie parmi ces centaines de postulants ? Nous ne le saurons probablement jamais, le charme de la quarantaine peut être! Il n’empêche qu’elle revient un bref instant plus tard tenant fièrement dans sa main, quatre billets d’accès au parc.

Elle se retourne pour remercier son bienfaiteur d’un superbe clin d’oeil, et s’introduit dans l’arène talonnée par toute sa progéniture.

L’heure qui suit, est consacrée à courir d’une attraction à une autre afin de faire valider les billets Fast Pass.

Vous savez, ces fameux tickets vous donnant accès à l’attraction choisie durant un espace de temps limité. Légèrement contraignant au départ, nous vous l’accordons, mais tellement efficace. Car si vous ne passez pas, par ces cases magiques, ce n’est pas quinze minutes de queue qui vous attendent mais quatre vingt dix.

Et cela, pour gagner quoi ? Un petit tour sur un bateau volant ! Peter Pan a beau être formidable, il ne faut pas exagérer ! Eventuellement, s’ils organisaient un tirage au sort dont le gros lot serait deux paires de Jimmy Choe….. pourquoi pas ! Mais, ne rêvons pas, nous sommes au royaume des enfants et pas des mamans !

Donc, notre petite troupe, organisée comme des pros, récolte scrupuleusement  tous ces billets d’exceptions.

Le chrono est enclenché, on peut enfin s’amuser. On saute littéralement d’une attraction à une autre : des poupées à stars tours, de space mountain aux pirates, de la maison hantée à Alice aux pays des merveilles, etc etc. Les enfants sont déchaînés, les mamans exténuées.

Sans voix, à force de crier à droite et à gauche sur ces charmants enfants qui ont complètement oublié les consignes fournies au début de la journée.

On passe son temps à chercher les toilettes. Qui, allez savoir pourquoi, ne sont jamais proches des restaurants ! Et on s’avale des chikens-wings, des hot-dogs et des frites absolument indigestes et hors de prix évidemment !

Après cinq heures de courses à travers ce pays enchanté, les parents sont au bord du gouffre. Il est temps de faire comprendre à tous ces jeunes excités qu’il s’agirait de rentrer. On essaye de trouver un argument susceptible de les faire flancher, sans avoir à hausser le ton : « Il est tard, il fait froid, il va bientôt faire nuit, nous sommes tous fatigués, il va y avoir du monde sur la route et demain il y a école, etc, etc. » Tout y passe, mais pas de réponse !

C’est fou comme ils sont préoccupés par la santé physique de leurs parents, les ingrats !

On passe alors à la phase supérieure : « On s’en va, mais on vous accorde un tour dans les boutiques avec un jouet à la clef.»

Les petits yeux s’illuminent enfin.

Tout à fait entre nous, ils n’avaient pas trop le choix, c’était ça ou direct à la voiture sans passer par la case cadeau. Mais il faut savoir rester zen jusqu’au bout et ne pas gâcher la fin de cette journée magnifique !

On s’engage donc sur la rue principale en négociant d’avance le budget à ne pas dépasser.

Introduire de jeunes têtes blondes et brunes dans un magasin Disney, c’est comme un lâché de bêtes sauvages en pleine jungle : ça court dans tous les sens. Il s’agit d’être extrêmement vigilant. C’est pourquoi cette épreuve est la dernière sur la liste, elle est la plus éprouvante pour les parents !

Ouf ! Une heure plus tard (tout de même), chaque enfant ressort fièrement un paquet à la main.

On embarque tout le monde : direction parking.

MAIS NON !

La rue est fermée, il est seize heures.

Et…….c’est le moment du fameux défilé !

Auquel, bien sûr, vous ne pouvez échapper.

Nous retrouvons donc, notre chère Carine, assise par terre, grelottant de froid, une serviette Mickey achetée en catastrophe, sur ses genoux et un bonnet Minnie sur les oreilles. Elle attend dépitée, le passage du dernier char, sous les regards émerveillés de cette foule enfantine.

Cependant, elle se surprend à esquisser un léger sourire devant ces personnages ayant bercé son enfance.

Et oui, c’est cela, l’effet Mickey : trois, six, douze, seize, trente ou quarante ans, nous restons tous des grands enfants !

Alors chapeau bas, Cendrillon, Minnie, Dumbo, Plutot et les autres.

Nous vous témoignons notre profond respect !

Sur ce : à la maison tout le monde !

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