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Gourmandise et vilains défauts
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9 janvier 2007

Carine passe un super samedi soir

Nous sommes samedi soir, un froid glacial règne sur Paris. Les étudiants se préparent à affronter ce climat exceptionnel en écumant les nouveaux bars tendances des années post 2000. Et nos très chers quadras s’apprêtent à passer une soirée non moins agréable entourés d’amis proches. Bien entendu, compte tenu du contexte hivernal, il n’est pas question de mettre le nez dehors. On s’invite donc chez les uns et les autres.

Evidemment la traditionnelle raclette s’impose comme le repas idéal (oui c’est dur, nous vous l’accordons!) mais accompagnée de plusieurs bouteilles d’excellents crus tout de même. Que voulez-vous: Saturday night fever reste Saturday night fever!

Notre chère Carine se propose d’être l’hôte de ce mouvement général et prévoit de recevoir pour une dégustation savoyarde quelques-unes de ces nombreuses connaissances.

Tout est organisé pour que l’assemblée soit satisfaite. On briefe les enfants sur la conduite à adopter lors de cette soirée. On écume les chambres des jouets susceptibles d’être répandus en mille morceaux un peu partout dans la maison. Et on s’approvisionne en denrées alimentaires suffisamment pour nourrir un régiment.

Dans l’après midi, notre chère amie se rend alors chez le savoyard du coin, connu du tout Paris pour son excellent fromage et ses nombreuses charcuteries. Comme sa réputation est largement répandue, il faut patienter une bonne vingtaine de minutes sur le pas de la porte avant qu’un charmant vendeur vous prenne en charge. C’est donc le nez rouge et les mains glacées que notre chère amie entre enfin dans la boutique. Le vendeur, un jeune étudiant intérimaire, lui fait comprendre avec un regard complice qu’avant le sexe il n’y a rien de meilleur qu’un bon emmenthal. (Ah d’accord…. si vous le dites…). A ce moment précis, la rougeur du nez envahit légèrement les pommettes de notre bonne amie. (C’est fou comme un seul petit mot vous déstabilise!). Elle rigole cordialement, acquiesce puis quitte ce nouveau sex. shop des temps modernes, un premier sac sous le bras.

Deuxième arrêt : le caviste le plus populaire du quartier, il est vital d’agrémenter toute cette nourriture avec des boissons dignes de ce nom. Après avoir passé en revue les nombreuses qualités d’un bon verre de vin, notre fameux oenologue lui rajoute gratuitement une petite bouteille de blanc qu’il lui suggère de boire en son honneur. (Décidemment !).

Deux heures plus tard, et oui à papoter avec tous ces agréables messieurs on ne voit pas le temps passer, elle fait un saut chez Monoprix pour compléter le tout. (Pour le coup, sous l’indifférence générale ! Comme c’est triste la mort du petit commerce.)

Ouf, la boucle est bouclée. Elle reprend le chemin de son humble foyer les bras chargés de paquets. (Il faudrait quand même se résoudre à acheter un cadi, mais admettez le, un cadi psychologiquement, c’est……radio nostalgie !).

En attendant, les mains coupées par les poignées des sacs, elle presse le pas pour se retrouver enfin au chaud. Il ne lui reste plus qu’à disposer et assembler.

Elle pense même avoir le temps de s’octroyer un moment de détente dans un bon bain chaud. Son mari peut à présent prendre la relève. Comme de toute façon son prince charmant s’est reposé toute l’après midi devant un énième match de Rugby, un petit effort ne lui fera pas de mal !

Elle franchit donc la porte du domicile conjugal avec un certain enthousiasme, appelant les différents membres de cette famille à la rescousse.

Pas de réponse, les éléments familiaux semblent être plongés dans un profond sommeil. Il est pourtant dix-huit heures, il serait temps d’accélérer le mouvement.

C’est pourquoi, notre amie s’empresse de vider ses sacs pour aller bousculer tout ces paresseux.

A peine, a-t-elle posée le pied dans le couloir qu’elle entend : « Carine, c’est toi ? (La question en dit long sur l’état du personnage, évidemment c’est elle, qui d’autres, voyons !) » Tout en s’avançant avec réticence, elle répond très calmement : « Tu dors ?  Je te rappelle que nous avons du monde ce soir, il s’agirait de se remuer un petit peu ». Silence radio, elle continue son chemin et aperçoit dans la pénombre d’une première chambre, les enfants absorbés par les images d’un film, diffusé sur l’écran de l’ordinateur. Apparemment, le suspens est à son point culminant et toute intrusion est malvenue. Elle passe donc en silence et s’arrête à la porte de sa propre chambre.

Le spectacle n’est pas des plus plaisant, son charmant époux est emmitouflé sous la couette, la télévision en position de veille et toutes les lumières éteintes.

Très diplomate et connaissant son homme comme personne, pour ne pas le brusquer, elle ébauche un début de discussion occultant le fait qu’il soit toujours au lit à six heures du soir. Alors qu’ils attendent tout de même huit personnes à dîner !

Ce dernier ouvre un œil timidement et daigne allumer sa lampe de chevet.

Elle lui énonce avec calme et précision la liste des différentes tâches à accomplir, auxquelles bien évidemment elle va contribuer (tant pis pour le bain chaud !).

Notre charmant époux écoute avec attention sans pour autant sortir de son lit. Il la laisse tranquillement finir son exposé avant de lui jeter tout doucement à la figure un « tu sais, je ne suis pas très en forme ce soir, je crois même avoir un peu de fièvre, tu ne veux pas qu’on annule ? »

Comme vous pouvez vous en douter notre très chère Carine en reste sans voix, mais c’est avec calme qu’elle analyse la situation et décide de prendre les choses en main.

« Mais non voyons, tu vas prendre un aspirine, continuez à te reposer et je m’occupe de tout, tu verras dans une heure tu iras beaucoup mieux, c’est sûr !». Notre grand enfant a l’air convaincu, il éteint à nouveau sa lumière et replonge sous sa couette.

Légèrement énervée, avouons-le, Carine repart donc à la cuisine pour s’atteler seule à la tâche. Auparavant, elle a bien entendu fourni à son charmant mari de quoi subvenir à ses besoins.

Le monde est cruel tout de même.

Une heure plus tard, elle est plus efficace sans éléments perturbateurs dans les pattes, Carine a mis la table, disposé les petits plats dans les grands et allumé quelques bougies.

Il s’agit à présent de retourner voir chacun des membres de cette très belle famille. Les enfants, assez excités par le film récemment visionné, s’appliquent à ressembler avec le maximum de véracité aux personnages de l’histoire. Carine manque de se faire embrocher et emprisonner une bonne dizaine de fois avant d’atteindre la chambre de notre grand malade.

Remarquez il aurait peut être mieux valu !

Car notre prince charmant grogne au fond de son lit. Et si par acquis de conscience elle lui avait demandé de décrire sa souffrance sur une échelle de 1 à 10, comme le fond nos célèbres médecins, nous vous garantissons qu’il lui mettrait directement 10 sur 10.

Bref, l’époux est au plus mal. Carine, toujours très zen, lui promet qu’il va se rétablir. Le médicament va faire son effet et dés qu’il sera entouré de ses potes, il se sentira déjà mieux.

Nous ne vous cacherons pas que ces remarques sont accueillies avec un certain sarcasme. Et notre bonne amie a droit au chapitre habituel : elle est égoïste, se moque pas mal de l’état de santé de son époux, s’inquiète pour son dîner alors qu’il est au bord du gouffre etc. etc.… Inutile de vous décrire en détail la conversation, nous sommes certains que vous la connaissez par cœur.

Perdant son sang froid, elle sort de la chambre en claquant la porte, traverse à nouveau le champ de bataille manquant de se faire renverser par deux apprentis pirates, et part se calmer au salon.

Résignée, elle décide avec regret de mettre sa jolie nappe au placard et d’éteindre ses bougies.

Elle prévient donc ses invités qui la plaignent un petit peu mais qui s’arrangent pour se retrouver tous aux restaurants (les fourbes ! et le froid alors ?).

Il est vingt deux heures, les enfants sont enfin couchés, le mari agonise au fond de son lit et nous retrouvons notre chère amie affalée sur le canapé face à cette table qu’elle n’a pu se décider à débarrasser. C’est alors qu’une excellente idée vient lui traverser l’esprit : et si elle se servait un petit verre de cet excellent vin blanc offert par notre fameux caviste et pourquoi pas l’accompagner d’un bout d’emmenthal ? Elle ne testera pas ses vertus aphrodisiaques ce soir, c’est certain, mais il n’y a pas de mal à se faire plaisir, non ?

Vive le samedi soir !

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Commentaires
M
Ah ces mecs, tous les mêmes...mais bon parfois un petit verre de blanc bien frais, un bout de fromage, quand on en a vraiment envie c'est parfois un delicieux festin !!!
Gourmandise et vilains défauts
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